Robot et Cancer du rectum : a-t-on encore besoin du chirurgien ?
Séance du mercredi 10 juin 2015 (SÉANCE COMMUNE AVEC LA SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIRURGIE VISCÉRALE)
Résumé
La chirurgie minimale invasive dans le traitement du cancer du rectum a démontré des avantages à court terme (récupération plus rapide, moins de douleurs,…) et une qualité de la TME (total mesorectal excision) meilleure comparée à la chirurgie ouverte et ceci surtout pour les cancers du bas rectum. La qualité de la TME est jugée par un fascia mésorectal intact et par des marges circonférentielles libres. Actuellement, ceci est devenu le facteur pronostic le plus important pour nos patients. Une TME parfaite est surtout difficile chez les patients masculins et obèses avec un bassin étroit. La chirurgie laparoscopique par le robot permet une dissection plus précise dans ces espaces restreints grâce aux articulations des bras de 360°, identique au poignet d’un chirurgien et grâce à une visualisation augmentée. Le chirurgien est assis à une console dans la salle d’opération et dirige les bras robotiques. De multiples études, dont une analyse de contrôle de notre service à l’hôpital universitaire de Lausanne a démontré une meilleure qualité de la pièce de résection (meilleure TME) avec plus de marges latérales libres. Si une meilleure pièce de résection se transpose dans une meilleure survie à long terme n’est pas encore confirmée. Pour le moment, le chirurgien se trouve encore dans la salle d’opération, mais dans un futur proche, il pourrait se tenir n’importe où au monde et diriger les bras du robot à distance. En plus, le robot est un outil d’enseignement idéal car avec deux consoles l’apprenti a exactement la même vision que le maître et peut diriger tous les bras selon des instructions claires et précises comme un avion équipé de deux manches. À ce jour, le robot est encore sous utilisé pour l’enseignement de la nouvelle génération de chirurgiens.Commentateurs : Alain VALVERDE (Paris)