Construction de tissus et d’organes par bio-ingénierie
Séance du mercredi 10 juin 2015 (SÉANCE COMMUNE AVEC LA SOCIÉTÉ SUISSE DE CHIRURGIE VISCÉRALE)
Résumé
La construction de novo de tissus et d’organes est devenue fondamentale pour la reconstruction corporelle et pour pallier la diminution d’organes disponibles pour la transplantation. Elle fait appel aux cellules souches et à différentes technologies comme la recellularisation de scaffolds biologiques dévascularisés ou synthétiques, la récapitulation de l’organogenèse in vitro ou la bio-impression (impression 3D utilisant des bio-encres –matrice extracellulaire et cellules). Cette recherche est très interdisciplinaire et réunit autour des médecins les spécialistes de la biologie cellulaire mais aussi des physiciens et chimistes des biomatériaux, des ingénieurs et des informaticiens. La tendance actuelle est vers l’association des technologies et la construction par assemblage de briques élémentaires -réseaux vasculaires, tranches (sheets) de tissus pauci cellulaires maturés, sphéroides- pour aboutir à un organe complet maturé en bioréacteur avant d’être utilisé. Avant de parvenir à la production d’organes complexes disponibles pour une application clinique, des formes intermédiaires utiles pour la recherche et le diagnostic seront mis sur le marché : organoides de foie pour la toxicologie in vitro, organoides de peau pour la cosmétologie, organes-on-chips pour des études physiologiques. La recherche dans ce domaine se passe surtout dans un petit nombre d’universités américaines et asiatiques et de PMEs innovantes. Ce petit monde se retrouve plusieurs fois par an pour des workshops frénétiques. La France essaie de se faire une petite place dans ce nouveau monde. La société Poietis qui vient de lancer un procédé innovant d’impression par laser et la plateforme CellSpace de l’hôpital Paul-Brousse contribuent au développement de cette activité en France, dont les prévisions économique sont majeures.