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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

A l'heure des antiTNF, que reste-t-il comme place pour la chirurgie dans les MICI ?

CARBONNEL F

Séance du mercredi 06 mai 2015 (MICI (Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin))

Résumé

La chirurgie est un traitement fréquemment employé dans les Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI). On estime qu’à l’heure des anti TNF 20% des malades atteints de Maladie de Crohn (MC) et 10% des malades atteints de rectocolite hémorragique (RCH) sont opérés après 10 ans d’évolution. Les anti TNF, même employés au début de la maladie, diminuent mais n’abolissent pas le recours à la chirurgie. Les indications de la chirurgie des MICI sont : les complications (abcès, fistules, occlusions intestinales, mégacôlon toxique), la dysplasie et le cancer de l’intestin, l’absence ou la perte de réponse au traitement médical. La chirurgie peut aussi être une option thérapeutique chez les malades avec Crohn qui ont une atteinte iléale limitée et un risque faible de récidive. Le traitement chirurgical et médical ne s’opposent pas mais se complètent. Le sevrage en corticoïdes et la nutrition artificielle permettent de réduire le taux de complication postopératoire. Le traitement postopératoire décidé en fonction du risque de récidive et des données de l’endoscopie à 6 mois permettent d’obtenir un taux de rémission clinique et endoscopique de 50% 18 mois après la résection chirurgicale. Ainsi, la combinaison du traitement médical et chirurgical permet d’obtenir un taux de rémission très élevé. C’est pourquoi, les décisions thérapeutiques dans les MICI difficiles sont idéalement prises en RCP multidisciplinaire incluant des gastroentérologues et des chirurgiens. Commentateur : Stéphane BERDAH (Marseille)