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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Abord transoral de la base du crâne assisté par le robot Da Vinci - Faisabilité sur cadavres et perspectives

CHAUVET D

Séance du mercredi 01 octobre 2014 (FORUM DE RECHERCHE CHIRURGICALE 2014 - 4 SEANCES / 18 COMMUNICATIONS (du mercredi 1er octobre au vendredi 3 octobre) organisé par l’AFC et l’Académie Nationale de Chirurgie, dotation Brothier)

Résumé

Introduction. La chirurgie mini-invasive de la base du crâne s’est développée avec l’endoscopie mais, afin de pallier ses inconvénients (image en 2D, impossibilité de suturer, problème d’étanchéité, etc.), nous proposons une technique innovante d’abord transoral de la base du crane assistée par le robot da Vinci.Objectif. Nous avons cherché à décrire une nouvelle voie d’abord mini-invasive de la base du crâne, et tout spécialement de l’hypophyse, à l’aide du système robotique da Vinci utilisé en routine dans d’autres spécialités ; ce par un travail anatomique de dissection sur cadavres humains frais. Méthodes. Dix sujets anatomiques ont été préparés pour cette étude, positionnés en décubitus dorsal, bouche ouverte. Le plan de la salle était le suivant. Deux chirurgiens étaient nécessaires. Le voile du palais était rétracté puis la muqueuse du cavum disséquée au robot. Ensuite le corps du sphénoide était fraisé par le chirurgien au lit du malade sous contrôle scopique afin d’accéder à l’hypophyse, qui était retirée à l’aide du robot. Les temps opératoires et les éventuelles difficultés d’exposition étaient rapportées.Résultats. Nous avons atteints l’hypophyse (figure ci-dessous) dans la totalité des dissections, sans léser les tissus avoisinants, dans un temps raisonnable de 60 minutes. La qualité de vision en 3D et la maniabilité des instruments robotiques jusque dans la selle turcique ont démontré le potentiel de cette nouvelle voie d’abord, mini-invasive, qui préserve les cavités nasales.Conclusion. Nous avons décrit une nouvelle technique inédite sur cadavres qui laisse entrevoir de nouvelles perspectives dans la chirurgie hypophysaire, de par son caractère non invasif et des possibilités visuelles et techniques (sutures) innovantes. Ce travail a fait l’objet d’une publication (Neurosurgical Review, may 2014).