Transplantation hépatique pour maladie héréditaire du métabolisme
Séance du mercredi 15 octobre 2014 (LA TRANSPLANTATION HÉPATIQUE Y COMPRIS LE DONNEUR VIVANT)
Résumé
Les maladies héréditaires du métabolisme (MHM) sont liées au défaut de synthèse d’une enzyme essentielle à la vie. Le déficit peut avoir des conséquences sur la structure et la fonction hépatiques ou être d’origine hépatique et s’exprimer par la défaillance d’un autre organe. La transplantation hépatique s’applique alors dans deux situations. Dans la première le désordre métabolique conduit à une atteinte directe du foie (cancer, cirrhose et défaillance hépatique). La greffe corrige la maladie du foie et parfois le défaut de synthèse enzymatique. Par exemple, au cours de l’hémochromatose génétique compliquée, la greffe traite la cirrhose du foie et corrige le taux sanguin d’hepcidine.Dans la seconde les conséquences du défaut de synthèse d’origine hépatique s’expriment en dehors du foie et peuvent justifier de greffes multiples : greffe de foie pour corriger le déficit enzymatique, associée ou non à la greffe de la ou des cibles défaillantes du déficit enzymatique. L’hyperoxalurie primitive de type 1 et l’amyloïdose familiale concerne les adultes jeunes. Le syndrome de Crigler Najjar type 1, le déficit en enzymes du cycle de l’urée, les hypercholestérolémies familiales, le déficit en lécithine-acyl-transférase, ou encore le déficit de synthèse du récepteur au LDL sont chez l’enfant les principales causes de doubles voire triples greffes, associant à la transplantation du foie celles du rein et/ou du cœur et des poumons. Dans toutes ces situations, les survies à 10 ans sont excellentes, comprises entre 60 et 80% en fonction de l’étiologie. La greffe d’hépatocytes, procédure plus simple et moins risquée, reste du domaine de l’expérimentation.Commentateur : Sabine SARNACKI (Paris)