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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Photothérapie dynamique dans le cancer de la prostate localisé

AZZOUZI R

Séance du mercredi 27 novembre 2013 (THERAPEUTIQUE INTERVENTIONNELLE EN UROLOGIE)

Résumé

Le dépistage du cancer de la prostate est sujet à controverse depuis déjà de nombreuses années. Bien que l’Urologie française est largement contribuée aux avancées thérapeutiques ces deux dernières décennies, la France n’échappe pas à ce débat (1). Plus que le dépistage, la réelle problématique en matière de cancer de la prostate localisé, notamment à bas risque, reste le surtraitement avec ses effets secondaires redoutés. La première réponse apportée par la communauté urologique a d’abord été la surveillance active qui certes évite le surtraitement mais n’a aucun impact sur l’histoire naturelle de la maladie, laissant ainsi 60% des patients sortir de la fenêtre de curabilité (2). L’avènement des thérapies focales comme alternatives thérapeutiques semblent donc répondre à une réelle attente tant en terme d’efficacité oncologique que de bonne tolérance notamment sur la continence et surtout le maintien de la fonction érectile. La photothérapie dynamique de prostate est une technique chirurgicale qui vise, à l’aide d’un photosensibilisant activé par une lumière laser, à obstruer les vaisseaux de la zone traitée et par conséquent obtenir une nécrose de la tumeur et du tissu environnant. Les fibres laser sont positionnées en transpérinéale sous contrôle échographique endorectal. La prise en charge peut se faire en chirurgie ambulatoire mais dans le cadre des 3 phases 2 européennes et américaine ainsi que de la phase 3 européenne, les patients sortaient à J1. A 6 mois du traitement, les biopsies étaient négatives dans le lobe traité dans plus de 80% des cas. Dans le même temps, 85% des patients ne modifiaient pas leur qualité érectile et aucun n’était incontinent. Il semble que la photothérapie de prostate dans le cancer de prostate localisé soit une alternative intéressante à continuer à évaluer dans le cadre de la phase 3 européenne actuellement en cours.Intervenant : Pierre MOZER (Paris)