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Les e-mémoires de l'Académie Nationale de Chirurgie

Reconstruction pénienne pour micropénis: technique et résultats

RALPH D

Séance du mercredi 19 octobre 2011 (LA CHIRURGIE MORPHOLOGIQUE DU PENIS : REALITES ET CONTROVERSES)

Résumé

Introduction : cet exposé décrit la technique et l’évolution de la reconstruction totale du micropénis utilisant le lambeau libre de l’avant bras. L’intervention peut être adaptée à tout patient ayant perdu son pénis pour un cancer ou un traumatisme et désirant une phalloplastie Patients et technique : la série inclut 52 patients : 28 micropénis authentiques, incluant 14 séquelles d’extrophie vésicale, 5 déficit en 5 ? réductase, 2 tumeurs testiculaires bilatérales, 2 chimiothérapies dans l’enfance, 1 syndrome de Robinow, 2 autres états intersexuels et un micropénis idiopathique ; 18 séquelles d’amputation pour cancer du pénis et 8 amputations traumatiques. Le néo-pénis est créé à partir de l’avant bras non dominant, l’artère radiale et ses veines satellites.La peau glabre du bord cubital qui formera un néo urètre est incorporée au fragment musculaire phallique qui mesure environ 14x12cm. Le pénis est alors disséqué pour exposer ses 3 composants : urètre, corps caverneux et gland attaché au paquet vasculo-nerveux dorsal. Le néo-pénis est alors transféré de l’avant bras à l’aire réceptrice pour réalisation des anastomoses : artère radiale à l’artère épigastrique, veine céphalique à la grande saphène, veine latérale du lambeau à la grande saphène et deux nerfs ilio inguinaux à deux nerfs cutanés de l’avant bras ; et confection d’une anastomose urétrale spatulée. Le gland du pénis est incorporé le long du bord ventral du transplant phallique pour retrouver des sensations érogènes. (Ceci est impossible en cas de séquelles d’amputation pénienne). Une greffe de peau totale est prélevée sur la fesse pour recouvrir le lambeau. Le gland est sculpté 3 mois plus tard et un implant pénien hydraulique inséré au bout d’un an.Résultats : tous les patients ont reçu le lambeau radial sans complication opératoire. Tous les patients, sauf un, urinent normalement sauf ceux qui était porteur d’un Mitroffanoff. 18 patients jusqu’à présent sont porteurs d’un implant pénien leur permettant des rapports sexuels. Les complications sont nombreuses avec dans 33% des cas des rétrécissements urétraux et/ou des fistules demandant ré intervention. On déplore 2 nécroses partielles du néo-pénis ayant obéré l’aspect cosmétique ; sans cela les patients se sont révélés satisfaits de l’évolution. Enfin on note 5 infections de l’implant pénien. Conclusions : la phalloplastie par lambeau de l’avant bras donne des résultats fiables au prix de complications fréquentes mais maitrisables. Elle peut permettre à ces jeunes adultes souffrant de séquelles morphologiques psychologiquement insupportables d’obtenir des relations sexuelles confiantes