L’incidence possiblement chirurgicale de l’embryogénèse de la lèvre supérieure
BARBET P | CANISTRA C
Seance of wednesday 21 october 2009 (pas de sujet Principal)
Abstract
Cette étude porte sur vingt-cinq embryons et fœtus humains non malformés, depuis le stade 11 de la classification Carnegie (vers 24 jours) jusqu’à 25 semaines d’aménorrhée, obtenus à la suite d’interruptions volontaires de grossesse ou d’avortements spontanés – ainsi que cinq fœtus présentant des malformations faciales plus ou moins complexes (cyclopie, fentes). L’étude de l’ensemble des prélèvements a été réalisée en parfait accord avec les conditions définies par la Législation Nationale.Après avoir constitué aux tous premiers stades étudiés la limite crâniale du stomodeum, le bourgeon frontal donne naissance au palais primitif incisif et participe directement à la formation de la partie centrale de la lèvre supérieure primitive. Les phénomènes de croissance différentielle aboutissant à la fusion des bourgeons faciaux se déroulent dans notre série entre les stades 16 (vers 37 jours) et 18 (vers 45 jours) de la classification Carnegie. La future lèvre supérieure est alors constituée, avec une partie centrale marquée par la profonde dépression du massif médial. La suite du développement est marquée par une véritable colonisation musculaire de la partie centrale de la lèvre supérieure à partir du mésenchyme de la partie crâniale du 1er arc pharyngien. Cette notion est confirmée par les observations de malformations faciales. En particulier, il apparaît que dans la cyclopie, le bourgeon frontal ne participe pas à la formation de la partie médiale de la région maxillaire supérieure alors que la lèvre supérieure se constitue de façon normale à partir des dérivés de la partie crâniale du premier arc branchial. Dans l’holoprosencéphalie avec fente labiale médiane, le bourgeon frontal ne participe pas à la formation de la partie centrale de la région maxillaire supérieure mais la croissance de la partie crâniale du premier arc branchial n’est pas suffisante pour aboutir à la formation d’une lèvre supérieure complète.En conclusion, si le bourgeon frontal participe indiscutablement à la formation de la partie médiane de l’ébauche de la lèvre supérieure, le mésenchyme (ou peut-être même l’ensemble des constituants tissulaires) des bourgeons maxillaires se développe ensuite jusqu’à la ligne médiane pour former la lèvre supérieure définitive. Ce développement explique, en particulier, le type de muscularisation observé au niveau de la partie médiane de la région labiale supérieure dans les différents types de fentes labiales (primitives par défaut de fusion des bourgeons faciaux ou secondaires).