Fr | En
The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

L’orifice mitral

PERIER P

Seance of wednesday 08 april 2009 (CHIRURGIE CARDIOVASCULAIRE : LES TECHNIQUES HYBRIDES INNOVANTES)

Abstract

Si les premières expériences de reconstruction mitrale ont débuté en 1960 sous l’impulsion de Dwight McGoon , c’est Alain Carpentier qui va, à partir de 1968 développer la conceptualisation et assurer le développement de la chirurgie mitrale reconstructrice.Le concept de l’approche fonctionnelle, internationalement reconnue comme la « correction française » est à la base de toute une série de techniques chirurgicales visant à reconstruire la surface de coaptation entre les deux feuillets valvulaires. Ce sera l’annuloplastie de remodelage, la résection quadrangulaire, les raccourcissements de l’appareil sous valvulaire, les transpositions de cordages, la plastie de glissement qui seront développés étape par étape pour répondre à de nouveaux besoins. L’utilisation de cordages artificiels, a ouvert de nouvelles possibilités, et l’annuloplastie restrictive a répondu à la spécificité de l’insuffisance mitrale fonctionnelle. Trente années de pratique ont montré que les résultats de la reconstruction mitrale étaient stables et reproductibles autorisant à opérer des malades à un stade précoce, et ainsi d’obtenir une survie à long terme équivalente à celle d’une population de référence normale. Les sociétés scientifiques ont adapté en conséquence les recommandations en matière d’indications opératoires.L’apparition de l’échographie transœsophagienne et l’utilisation du Doppler couleur dans le milieu des années 80, ont transformé la pratique de la chirurgie mitrale reconstructive permettant une analyse préopératoire précise et offrant un outil de contrôle des résultats améliorant la sécurité de ces opérations. Depuis une dizaine d’année, le recours à des techniques de chirurgie moins invasive a permis de réduire le traumatisme chirurgical, les douleurs postopératoires, la durée de la convalescence. La dissémination de ces techniques est lente, mais certaine.Une autre voie s’ouvre déjà, le recours à une approche percutanée, que ce soit pour réaliser des annuloplasties ou pour réaliser des gestes sur les valves. Des protocoles d’investigation sont en court.Le domaine de la réparation mitrale, actuellement dans sa maturité, est en mutation constante. Le développement d’explorations non invasives permet de mieux comprendre, de raffiner des techniques chirurgicales déjà éprouvées. La multiplication de centres d’excellence, des efforts pédagogiques constants permettront une meilleure diffusion de la technologie de façon à faire bénéficier à encore plus de malades des avantages indéniables de la reconstruction mitrale.