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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Les prothèses oesophagiennes dans le traitement des sténoses de l’œsophage.

BEN SOUSSAN E

Seance of wednesday 04 february 2009 (ENDOSCOPIE DIGESTIVE INTERVENTIONNELLE)

Abstract

Les sténoses malignes de l’œsophage : En France l’incidence du cancer de l’œsophage est de 5000 nouveaux cas par an. Le symptôme révélateur est le plus souvent une dysphagie La mise en place d’une prothèse oesophagienne métallique expansive (PME) est efficace dans le traitement palliatif de la dysphagie maligne, permettant d’améliorer la qualité de vie du patient jusqu’à son décès dans la majorité des cas. Les PME utilisées sont dites en nitinol (alliage nickel-titane) et sont couvertes, car elle diminue le risque d’obstruction tumorale intra-prothétique. De plus, en cas de fistule oeso-trachéale associée, seules les PME couvertes doivent être mises en place de manière à couvrir la fistule. L’insertion d’une PME est possible dans 95 à 100% des cas. Les complications immédiates ou précoces sont rares, de 0 à 4.1% et comprennent les perforations, les hémorragies massives et les pneumopathies d'inhalation sévères. Les complications tardives sont les migrations, les obstructions alimentaires et tumorales et les perforations tardives. Pathologie bénigne : Quelles prothèses, Quelles indications ? La mise en place de PME ou d’une prothèse plastique totalement couvertes et possédant un dispositif d’extraction peut représenter une alternative à la chirurgie au cours de certaines pathologies oesophagiennes bénignes, notamment chez les patients ayant un risque chirurgical élevé, du fait de la pathologie causale (perforation oesophagienne par lâchage de suture, fistule œsophagienne, sténose radique ou anastomotique réfractaires aux dilatations) ou du terrain (patient âgé et/ou fragile). Plusieurs études ont confirmé l’efficacité des prothèses plastiques ou métalliques complètement couvertes dans le traitement de la dysphagie au cours des sténoses oesophagiennes réfractaires aux dilatations (échec ou récidive de la dysphagie malgré au moins trois séances de dilatations effectuées durant un laps de temps court). En effet, dans ces études la mise en place d’une POE s’accompagnait d’une régression de la dysphagie chez 60 à 85% des patients dans un suivi de 12 à 23 mois. Les lâchages de sutures après une chirurgie pour cancer oesophagien ou gastrique ont une prévalence variant de 4 à 30%. Il s'agit d'une complication grave responsable d’une mortalité élevée (40-60%). La pose transitoire d'une PME représente actuellement, même si cela n’est pas encore validé, le traitement de première intention de ces perforations, lorsque la pose est réalisée précocement et si la perforation ne dépasse pas 70% de la circonférence oesophagienne. La PME à l’avantage de permettre une reprise alimentaire précoce et une cicatrisation définitive dans plus de 75% des cas.