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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Réhabilitation améliorée en chirurgie digestive. Rapport de l’AFC 2018

Pascale MARIANI

Seance of wednesday 19 june 2019 (Séance commune avec l'AFC : Innovations organisationnelles : Nouvelles modalités - Nouvelles pratiques des soins)

DOI number : 10.26299/pwf2-5c84/emem.2019.22.07

Abstract

La réhabilitation améliorée après chirurgie (RAC) est sans doute l’une des plus importantes avancées de ces dernières années dans le domaine de la chirurgie.
Il ne s’agit pas d’une révolution subite mais d’une évolution des connaissances en soins périopératoires dans le domaine de l’anesthésie, de la chirurgie et des soins paramédicaux. La meilleure connaissance du stress chirurgical et l’amélioration des techniques chirurgicales, d’analgésie et d’anesthésie ont contribué à l’émergence de cette approche venue des pays scandinaves.
La RAC a un volet technique : les protocoles de soins dans le cadre d’un chemin clinique adaptés à diverses spécialités : chirurgie digestive – objet de ce rapport – mais aussi chirurgie thoracique, urologique, gynécologique, orthopédique, etc., c’est-à-dire chaque fois que l’agression chirurgicale appelle des mesures pour la réduire; et dans différents contextes : personne âgée, urgences. La RAC a aussi un volet organisationnel : patient acteur de ses soins, esprit d’équipe, implémentation au quotidien, audit, gestion des risques après la sortie précoce. Les critères de jugement de cette approche multimodale peuvent être multiples, mais le plus important est la réduction de la morbidité globale et l’amélioration de la récupération postopératoire. La durée du séjour postopératoire est un marqueur d’efficacité mais ne peut être considérée comme le critère de jugement principal. Ce n’est que la résultante de l’amélioration des suites.
L’étude prospective de l’Association française de chirurgie a été menée sur 15 mois entre 2016 et 2017 par le biais du logiciel gratuit Grace-Audit développé par le Groupe francophone de réhabilitation améliorée après chirurgie (GRACE). Elle a inclus plus de 2 000 patients ayant eu une chirurgie colorectale, hépatique ou bariatrique. Cette étude constitue une photographie de l’état de la RAC telle que pratiquée par les membres de l’Association française de chirurgie d’une pratique largement diffusée au niveau national et international mais qui est aussi en pleine évolution. Toutes les études concordent sur ses bénéfices pour les patients, les équipes de soins et la société. Cette situation est suffisamment rare dans notre métier pour être soulignée.