Fr | En
The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Marie Wilbouchewitch-Nageotte (1864-1941). Première femme chirurgien.

Jacques POIRIER

Seance of wednesday 02 october 2019 (Séance commune avec la Fondation de l'Avenir "Chirurgie : vers la féminisation de la profession")

DOI number : 10.26299/b4k1-2a55/emem.2019.27.06

Abstract

Marie Wilbouchewitch (1864-1961), de nationalité russe, – future épouse du neuroanatomiste Jean Nageotte – est la deuxième femme à avoir été nommée à l’internat des hôpitaux de Paris, en 1888, soit deux ans après la première, l’Américaine Augusta Klumpke (1859-1927), future femme du neurologue Jules Dejerine. Marie est la première à avoir accompli intégralement ses quatre années d’internat, étant donné qu’Augusta Klumpke avait démissionné au bout d’un an et demi. Après une excellente formation chirurgicale – deux ans comme externe, puis trois ans en tant qu’interne – tout particulièrement en chirurgie infantile (chez Georges Félizet et Louis-Alexandre de Saint-Germain), elle se consacre au développement de la gymnastique orthopédique. Elle assure pendant vingt-cinq ans la direction bénévole de la salle de gymnastique correctrice du service de Félix Brun à l’hôpital des Enfants-Malades et publie un Atlas Manuel de gymnastique orthopédique ainsi que de nombreuses communications à la Société Française de Pédiatrie, dont elle fut la présidente. On lui doit aussi l’introduction en France du Service Social à l’hôpital. Parallèlement, elle exerce en ville la médecine générale, qu’elle affectionne particulièrement. Pendant la Grande Guerre elle s’engage comme assistante bénévole du docteur Adolphe Jalaguier, chirurgien des hôpitaux, chef du service « 1er Blessés » au Val-de-Grâce.
Outre ses qualités de médecin, Marie Wilbouchewitch est une compositrice de musique appréciée. En conclusion, pionnière de l’orthopédie pédiatrique et première femme chirurgien, Marie Wilbouchewitch-Nageotte apparaît comme une figure importante de l’histoire de la médecine française du XIX-XXe siècle et de celle de l’entrée des femmes en médecine.