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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Comment intégrer l'erreur dans une démarche de qualité

Gregory KATZ

Seance of wednesday 15 may 2019 (Innovation et croisement des savoirs en matière de santé)

DOI number : 10.26299/16zq-t104/emem.2019.17.02

Abstract

Une des faiblesses majeures de notre système de santé est d’insuffisamment mesurer les résultats des soins, mais uniquement les moyens mis en œuvre » déclarait Agnès Buzyn, Ministre de la Santé le 9 mars 2018.[1] Selon le registre national suédois sur la cataracte, le taux de complication capsulaires après chirurgie de la cataracte varie de 1 à 36 selon l’établissement où le patient est opéré.[2] Afin de prévenir l’erreur et de réduire cette variation, le registre publie les résultats des équipes médicales selon différents niveaux de transparence afin que chaque praticien puisse s’autoévaluer, analyser ses résultats avec ses patients, discuter des résultats avec ses confrères, interroger ses pratiques, se former pour progresser. Dans d’autres pays, tels que la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas, les registres de résultats par pathologie croisent des données rapportées à la fois par les patients et les équipes médicales, avant, pendant et après le traitement. Ces registres sont ajustés aux profils des patients, selon des groupes de sévérité statistiquement comparables. Dans ces pays, la publication des résultats est associée pour chaque pathologie à une réduction des taux de mortalité, de complications, de ré-hospitalisations, une réduction de dépenses évitables, ainsi qu’une amélioration de la qualité de vie des patients. Or, en France, de tels registres n’existent pas encore. La publication de leurs résultats – autrement dit, leur transparence pour le chirurgien, le patient traité, et les autres équipes médicales - pourrait aussi contribuer à réduire la variation des pratiques et des résultats. S’ils étaient rendus publics, ces registres aideraient aussi les patients et les aidants à s’orienter dans le système de santé, évitant ainsi l’erreur et l’errance.

[1] Agnès Buzyn, Ministre de la Santé, Lettre de mission, Commission Qualité et Pertinence des soins, 9 mars 2018. http://solidarites-sante.gouv.fr/IMG/pdf/lettre_de_mission_qualite_pertinence.pdf
[2] http://kvalitetsregister.se/englishpages.2040.html