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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Implant pénien: indications, technique et résultats

Sébastien BELEY

Seance of wednesday 22 may 2019 (Séance commune avec l'AFU : Chirurgie de la verge)

DOI number : 10.26299/gckt-xv38/emem.2019.18.03

Abstract

L’implant pénien est le traitement chirurgical de référence en cas de dysfonction érectile réfractaire aux traitements pharmacologiques et mécaniques.
Plusieurs innovations ont eu lieu faisant évoluer les implants initialement semi-rigides (malléables), vers les prothèses gonflables 2 pièces puis 3 pièces, qui sont actuellement fiables et considérées comme le standard. L’intervention s’effectue préférentiellement par voie péno-scrotale, ce qui permet de positionner les cylindres dans les corps caverneux, le réservoir dans l’espace de Retzius à travers l’orifice inguinal, et la pompe dans le scrotum. La longueur et l’anatomie du pénis, l’étiologie de la dysfonction érectile, les interventions chirurgicales antérieures ainsi que la dextérité manuelle du patient, influent sur le choix du type de prothèse.
La satisfaction post opératoire pour le patient et sa partenaire est élevée (supérieure à 80 %), néanmoins elle dépend aussi de facteurs psychologiques et relationnels. L’information préopératoire est essentielle pour limiter les attentes irréalistes, optimiser la satisfaction postopératoire et préparer les patients à d’éventuelles complications.
Le risque d’infection du matériel est inférieur à 3 %, ce taux à tendance à diminuer du fait d’un meilleur contrôle des facteurs de risque du patient, d’une asepsie pré et per opératoire renforcée ainsi que de l’utilisation d’une antibioprophylaxie, et la présence d’un revêtement antibactérien sur les prothèses. L’infection reste la principale cause d’explantation du matériel. Des pannes mécaniques du dispositif peuvent survenir, elles sont actuellement estimées à 5 % avec un suivi moyen de 8 ans. Les autres complications sont l’érosion du matériel, des lésions de l’urètre, les perforations de l’albuginée du corps caverneux, et d’exceptionnelle plaie de vessie ou d’intestin. L’objectif de ce traitement est d’augmenter la rigidité de la verge, mais la longueur du pénis n’est pas améliorée.
La prothèse pénienne est l’atout essentiel de la dysfonction érectile réfractaire. Contrairement aux pratiques en Amérique du Nord (25000 par an), ce traitement reste sous utilisé en France (750 par an) malgré une satisfaction élevée et des complications limitées.