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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

UROLOGIE I. Radiofréquence dans le traitement des tumeurs uro-génitales. TUNA : Transuretral needle ablation. Traitement de l’hypertrophie bénigne de la prostate par radiofréquence

LUKACS B

Seance of wednesday 13 june 2007 (pas de sujet Principal)

Abstract

Le TUNA est une technique de thermothérapie prostatique à haute énergie utilisant la radiofréquence. Cette technique a été développée dans les années 1990. Les premières études ont été publiées en Europe en 1993, puis au USA en 1996. Cette technique a été approuvée par la FDA en 1996. Aujourd’hui dans le monde, probablement plus de 80.000 patients ont bénéficié de ce traitement. En France cette technique n’est pas encore autorisée en pratique courante. L’HAS a publié en Avril 2006 un avis favorable et nous attendons très prochainement son inscription définitive à la CCAM. Le TUNA est composé de deux éléments : un générateur de radio fréquence et une aiguille rétractable en « dent de cobra » associée à un endoscope à usage unique. Cette intervention est réservée aux prostates de petits et moyens volumes (inf ou égal à 60cc). Cette intervention endoscopique consiste à piquer les lobes prostatiques à l’aide de ces aiguilles. L’énergie délivrée par le générateur est transportée au niveau du tissu prostatique par ces aiguilles et est transformée en chaleur qui va monter rapidement jusqu’à 110°. L’extrémité proximale de ces aiguilles est recouverte de téflon afin de protéger l’urètre. Les séquences de traitements durent près de 3 minutes par ponction. Le nombre de ponctions est défini par la longueur entre le col vésical et le veru montanum. Cette élévation locale de température va entraîner une nécrose de coagulation et une destruction des récepteurs alpha levant ainsi le tonus autour de l’urètre qui lui est conservé. Cette intervention peut se faire en ambulatoire, Elle nécessite une anesthésie locale par bloc prostatique ou une très courte anesthésie générale sans intubation. En fonction de l’état de patient, du volume de la prostate, de l’habitude du chirurgien, une sonde urétrale est souvent mise en fin d’intervention : dans ce cas cette sonde est gardée généralement 48h. Les complications per et post opératoires sont minimes : rétention aiguë d’urine et hématuries sont les complications les plus fréquentes. Cette intervention ne provoque pas d’éjaculation rétrograde ou d’autres troubles sexuels. Les résultats cliniques, évalués sur les critères habituels (sévérité des symptômes, gêne induite par ces symptômes, débit mictionnel, résidu post mictionnel) sont légèrement supérieurs aux résultats moyens obtenus avec les médicaments et inférieurs à ceux obtenus avec la chirurgie habituelle (REP). La stabilité dans le temps des résultats clinique est aujourd’hui un sujet de discussion : malheureusement il existe trop peu d’études de longues durées pour pouvoir conclure. Cependant, à 5 ans, les résultats semblent stables avec un taux d’échec nécessitant un autre traitement pour HBP de 20% : ce taux est similaire aux taux d’échec des traitements médicaux. En conclusion, le rapport de l’HAS précise « que le TUNA est une intervention dont le rapport efficacité / sécurité est satisfaisant ». Compte tenu de sa faible iatrogénie, son indication devrait être proposée aux patients ayant une « HBP symptomatique non compliquée en cas d’échec ou d’intolérance du traitement médical bien conduit, cette situation devant être posée en accord entre le médecin et le patient ». Cette intervention est particulièrement indiquée chez les patients ayant une activité sexuelle et ne voulant pas prendre le risque d’une éjaculation rétrograde post opératoire, fréquente avec toutes les autres techniques chirurgicales.