De l'anatomie classique à l'anatomie numérique (à l'occasion du 350e anniversaire du "Theatrum anatomicum" de Strasbourg 1670-2020)
Seance of wednesday 10 june 2020 (L'anatomie à l'heure du digital (session en direct video sur Zoom et le canal YouTube de l'ANC))
DOI number : 10.26299/7wcn-pd66/emem.2020.16.01
Abstract
Dès les temps les plus anciens, l'anatomie a été guidée à la fois : (i) par la curiosité et le désir de connaissances sur l'organisation intérieure du corps humain et la compréhension de ses spécificités par rapport aux autres espèces animales, et (ii) par des exigences pratiques en vue d'avancées de l'art chirurgical. Seule l'étude de corps humains réels permettait de progresser, et les premières dissections officielles furent instituées dans l'Europe médiévale aux 13e-14e siècles. Afin de comprendre l'évolution et la place actuelle de l'anatomie, il est essentiel de distinguer : (i) la réalité d'un corps humain biologique, unique pour chaque individu, grâce aux dons du corps, offrant une continuité des structures de la surface à la profondeur, et de la macroscopie/anatomie à la microscopie/histologie ; (ii) des modèles anatomiques 3D, soit concrets/matériels (cire, plâtre, résine...), soit numériques/digitaux (pouvant eux-mêmes mener à des "impressions 3D") ; (iii) les techniques/méthodes d'observation, classiquement la dissection à l'œil nu, la loupe et le microscope (avec injections, corrosions, colorations, transparifications, coupes sériées...), puis la révolution de la découverte, en 1895 par Roentgen, des rayons X (suivie des artériographies, phlébographies, lymphographies, opacifications digestives, myéolgraphies, encéphalographies gazeuses...), et enfin les nouvelles techniques d'imagerie médicale depuis 1960 (échographie, scanner X, IRM...) ; et (iv) la "révolution numérique" et la croissance exponentielle de la puissance de calcul des processeurs/ordinateurs.