Le cancer du sein est une maladie environnementale

Le cancer du sein est devenu le premier cancer féminin dans le monde. Entre 1990 et 2013, l’incidence a doublé, le vieillissement n’expliquant que 38 % de cette progression. Selon le CIRC, la France occupe la 4ème place au niveau mondial. Les importantes différences entre pays (France / Bhoutan : incidence x 20 et mortalité x 5 ) mais aussi entre régions françaises (Ile-de-France / Guyane : incidence x 2) ainsi que l‘augmentation chez les migrantes des pays du Sud vers les pays européens ou nord-américains (Incidence 3 fois plus élevée chez les Iraniennes en Colombie britannique) montrent que l’environnement au sens large est l’explication. Les données expérimentales mettent en cause plus particulièrement l’exposition aux perturbateurs endocriniens (PE) pendant la grossesse et la petite enfance à des niveaux correspondant à l’exposition des populations humaines pour le bisphénol A, certains phtalates et perfluorés. Les données humaines retrouvent cet effet pour le distilbène, le DDT, les PCB et la dioxine. La contamination à des PE comme le BPA et le phtalate BBP diminue par ailleurs l’efficacité de la chimiothérapie. Réduire l’exposition de la population aux PE, en priorité celles des femmes enceintes, doit devenir une priorité dans la lutte contre le cancer du sein mais plus largement contre les maladies chroniques.
André Cicolella Chimiste Toxicologue, Président du Réseau Environnement Santé