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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Le traitement de l’appendicite en 2022. Quelles conséquences pour le médecin exerçant en situation isolée ?

Catherine ARVIEUX | P. BALANDRAUD | F. TIDADINI | J.-L. QUESADA | A. FOOTE | S. BARBOIS | F. ENTINE | E. PETIT

Seance of wednesday 29 june 2022 (SÉANCE COMMUNE AVEC LE SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES À L'ÉCOLE DU VAL-DE-GRÂCE)

DOI number : 10.26299/7y5n-a843/emem.2022.24.08

Abstract

L’appendicite est connue depuis l’antiquité. La France détient au XXème siècle le record du taux
d’appendicectomies dans le monde. Dans un passé qui n’est pas si lointain, certaines l’ont même été de
façon préventive, notamment pour des travailleurs affectés en terres australes et antarctiques Françaises
(TAAF) ou chez quelques marins coureurs au large1
. Dans les années 1980, la prise de conscience des
conséquences, principalement des occlusions sur brides1, 2
, a permis un retour à des taux comparables
aux autres pays.
L’enquête prospective APPEA a inclus près de 10 % des appendicectomies réalisées en France et a
permis une photographie fiable des pratiques actuelles3
. Du fait de la rareté de l’appendicectomie en
voie ouverte (moins de 10% des patients) et de son caractère non programmé, l’enseignement au bloc
opératoire aux médecins sous-mariniers ou en TAAF devient donc de plus en plus difficile. Plusieurs
études de haute qualité portant sur l’efficacité du traitement antibiotique montrent un taux de résistance
au traitement médical 30 %4-6
, et un taux de complication7
et une durée d’hospitalisation5
significativement plus élevés chez les patients avec l’option non-opératoire. Les principaux facteurs
d’échec du traitement médical sont la présence d’un abcès et/ou d’une perforation appendiculaire ou
d’une péritonite et la présence un stercolithe3 , 7, 8
.
Il devient donc possible de changer à nouveau de paradigme et de proposer un nouvel algorithme
décisionnel (Fig) pour les médecins non chirurgiens isolés susceptibles de prendre en charge des
appendicites : une formation en échographie et des techniques chirurgicales non cœlioscopiques en
utilisant les techniques de simulation sont indispensables
Mots clés : appendicite ; cœlioscopie ; antibiothérapie ; médecine en situation isolée ; médecin sous-marinier ;
TAAF ; médecine spatiale
REFERENCES
1. Entine F. Appendicectomie préventive avant un départ en zone isolée: Université Claude Bernard,
Lyon, 2006.
2. Zamary K, Spain DA. Small Bowel Obstruction: the Sun Also Rises? J Gastrointest Surg 2020;24:1922-
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3. Barbois S, Gaget O, Quesada J-l, et al. Treatment of acute appendicitis in France by type of hospital:
Patient profiles are different but practices and results are the same, a prospective cohort study of 1241 patients.
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4. Vons C, Barry C, Maitre S, et al. Amoxicillin plus clavulanic acid versus appendicectomy for treatment
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5. Poon SHT, Lee JWY, Ng KM, et al. The current management of acute uncomplicated appendicitis:
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6. Sippola S, Haijanen J, Gronroos J, et al. Effect of Oral Moxifloxacin vs Intravenous Ertapenem Plus
Oral Levofloxacin for Treatment of Uncomplicated Acute Appendicitis: The APPAC II Randomized Clinical
Trial. JAMA 2021;325:353-362.
7. Flum DR, Davidson GH, Monsell SE, et al. A Randomized Trial Comparing Antibiotics with
Appendectomy for Appendicitis. The New England journal of medicine 2020;383:1907-1919.
8. Writing Group for the CC, Monsell SE, Voldal EC, et al. Patient Factors Associated With
Appendectomy Within 30 Days of Initiating Antibiotic Treatment for Appendicitis. JAMA Surg
2022;157:e216900.

Catherine ARVIEUX, MC® PU-PH, Hôpital d’Instruction des Armée Bégin, Saint- Mandé, Université
Grenoble-Alpes, Grenoble ; Fatah TIDADINI, CHU Grenoble-Alpes, Grenoble ; Jean-Louis QUESADA, CHU
Grenoble-Alpes, Grenoble ;Alison Foote, PhD, CHU Grenoble-Alpes, Grenoble ; Sandrine BARBOIS, MED®,
Chef de Clinique Assistant, Service de chirurgie digestive, bariatrique et endocrinienne, Hôpital Avicenne,
Hôpitaux Universitaires Paris Seine-Saint-Denis, Fabrice ENTINE, Service médical pour la base opérationnelle
de l’Ile Longue Emmanuel PETIT, Service médical pour la base opérationnelle de l’Ile Longue, Paul
BALANDRAUD Pr, titulaire de la chaire de chirurgie appliquée aux Armées, Ecole du Val de Grâce, Paris.