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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Les 20 ans du TAVI : Qu'est-ce que cela a changé ? Qu'est ce qui va changer ?

Paul GUEDENEY

Seance of wednesday 17 may 2023 (Cardiologie interventionnelle)

DOI number : 10.26299/wyft-0e65/emem.2023.18.03

Abstract

Le remplacement valvulaire aortique percutané ou TAVI vient de fêter ses 20 ans. C’est la conviction, la ténacité et le génie d’Alain Cribier et de son équipe qui a permis à plus de 2 millions de patients ayant un rétrécissement aortique serrée symptomatique d’avoir pu bénéficier de cette technique de rupture. Le besoin médical était réel puisque moins de 1 patient sur 2 atteints d’un rétrécissement aortique étaient éligibles au remplacement valvulaire aortique chirurgical. C’est après avoir constaté l’absence de bénéfice au long cours de la valvuloplastie aortique au ballonnet que cette même équipe s’est lancée dans cette aventure. L’idée de départ était de développer une approche non invasive minimaliste du traitement percutané du rétrécissement aortique serré, sous anesthésie locale et par voie percutanée. L’opinion unanime des experts sur l’impossibilité d’une telle approche thérapeutique a été le moteur de cette équipe : rendre faisable ce que tout le monde pensait irréalisable. Les étapes se sont enchainées très rapidement avec la démonstration de la faisabilité pré-clinique, le succès immédiat des premiers cas, les avancées technologiques rapides et constantes puis l’accumulation de données scientifiques considérables, rigoureuses (evidence-based) et toujours favorables au TAVI. En moins de 20 ans, le remplacement valvulaire aortique chirurgical est devenu une alternative au TAVI. Cette technique est mature, faisable partout et chez presque tous les patients. Les limites du TAVI sont maintenant bien identifiées et peuvent se résumer à la durabilité de ce type de bioprothèse et la répétabilité de ce geste chez le même patient en cas de dégénérescence de la bioprothèse. Les enjeux sont aussi l’intérêt de ce traitement chez les patients asymptomatiques ou ayant un rétrécissement aortique non serré (geste préventif). Une chose est certaine, c’est que cette technique survivra à son inventeur que l’on peut saluer pour cette découverte extraordinaire.