Fr | En
The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Influence d'une thrombose portale sur la survie à un an après transplantation hépatique associée à une thrombectomie.

PONCET G | BOILLOT O | CZYGLIK O | MECHET I | DUMORTIER J | CENEDESE A

Seance of wednesday 09 may 2001 (SEANCE COMMUNE AVEC LA SOCIETE FRANÇAISE DE CHIRURGIE DIGESTIVE)

Abstract

La thrombose portale (TP) est une complication non rare des cirrhoses. Le but de ce travail a été de décrire les problèmes techniques posés par l'existence d'une TP chez les malades au cours de la transplantation hépatique (TH) et de comparer la survie à un an après TH des malades présentant une TP par rapport au reste des malades transplantés. D'octobre 1990 à août 2000, 468 TH ont été réalisées dans notre unité. Dans 38 cas (8,1 %), il existait une TP, mais le diagnostic n'a été fait avant la TH que dans 17 cas seulement (44,7 %). Les 38 patients, d'âge médian 50 ans (35-62), 31 hommes et 7 femmes étaient porteurs de cirrhoses Child C (n=17), Child B (n=8) et Child A (n=13). L'indication de la TH était une cirrhose alcoolique (n=16), post-hépatitique (n=16) ou autres (n=6). Quatre fois, la TP était complète, dont une fois en Y, s'étendant dans la veine splénique et dans la veine mésentérique supérieure. Trente quatre fois, le thrombus était partiel, allant de 20 à 90 % de la lumière porte. Dans tous les cas, il a été réalisé une thrombectomie porte, permettant l'anastomose directe avec la VP du greffon ; aucune technique de pontage n'a été utilisée. Au cours de l'intervention, la thrombectomie a pu être complète dans tous les cas où le thrombus était restreint au tronc porte (n=24) et étendu au confluent spléno-mésaraïque (n=11). Dans 3 cas, la thrombectomie a été incomplète car une thrombose de la veine splénique (n=1), une thrombose de la veine mésentérique supérieure (n=1) et une thrombose des 2 veines splénique et mésentérique supérieure ont été laissées en place. Le rétablissement d'un bon flux porte a été récupéré dans tous les cas sauf chez ce dernier patient, qui a présenté la seule récidive de la série 6 heures après la TH, entraînant son décès. La survie actuarielle à 1 an de ces patients (83,7 %) a été comparable à celle de l'ensemble des patients sans thrombose portale (86,7 %), un seul cas de décès étant directement lié à la récidive de la thrombose. L'existence d'une thrombose portale ne représente plus une contre-indication à la TH. Une thrombectomie peropératoire est toujours réalisable et permet dans l'immense majorité des cas le rétablissement d'un flux veineux sub-optimal avec anastomose directe entre les VP du receveur et du greffon, sans nécessiter un recours à un pontage, source de complications. La survie des malades n'est pas influencée par l'existence d'une thrombose portale.