La désaffection pour les carrières hospitalo-universitaires. Résultats d’une enquête et d’un rapport faits par l’Académie nationale de médecine.
Seance of wednesday 31 january 2001 (INSTALLATION DU BUREAU POUR 2001)
Abstract
La commission Enseignement, problèmes hospitalo-universitaires de l’Académie nationale de médecine a décidé d’entreprendre une étude des raisons de la désaffection croissante pour les carrières hospitalo-universitaires. Une enquête réalisée auprès de 2010 chefs de service et non chefs de service, PU-PH de 12 CHU dont 9 de province et 3 de Paris retenus par tirage au sort, a connu 44,3% de réponses, un chiffre exceptionnel qui traduit l’ampleur du malaise. L’étude analytique de ces réponses effectuée en collaboration avec la faculté de sociologie de l’Université Marc Bloch de Strasbourg, permet de retenir quatre facteurs majeurs : la surcharge des tâches administrative, de commissions, d’enquêtes de toutes sortes qui empêchent les "sondés" de faire face à leur tâche première qui est celle de soins. Un grief majoré par le fait qu’à l’issue de ces réunions, la décision finale est le plus souvent prise par les seuls administratifs ; -la difficulté d’assurer la triple fonction de soins, d’enseignement et de recherche, à laquelle est venue s’ajouter une quatrième, de gestion ; - la dégradation de l’autorité du chef de service, auquel incombent des responsabilités croissantes que la dilution de son pouvoir ne lui permet plus d’assumer ; -l’inadaptation des émoluments à des obligations de travail en constante augmentation. En se basant sur ces quatre points, l’Académie nationale de médecine a formulé tout un ensemble de propositions susceptibles d’y porter remède et qui seront exposées.