Fr | En
The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

L’hypertrophie bénigne de prostate ou comment expliquer l’hypertrophie des dépenses de santé ?

LOBEL B

Seance of wednesday 11 october 2006 (pas de sujet Principal)

Abstract

Le vieillissement de la population pourrait faire exploser les comptes publics avec l’augmentation des dépenses de retraite et de santé qu’il implique. Au plan mondial, la population augmente et vieillit en même temps. En France, l’âge moyen s’inscrira à 45 ans en 2050 contre 39 actuellement. Les plus de 60 ans représenteront 46% de la population en 2050 alors qu’ils sont 25% en 2005.Les médicaments ont coûté 20,2 milliards d’euros à la Sécurité Sociale en 2005 et selon la caisse nationale d’assurance maladie, c’est surtout la prise élevée des nouveaux médicaments qui surcharge le budget. Pourtant, les antalgiques (Doliprane, Efferalgan, Dafalgan) sont les produits les plus prescrits en France avec le Lévothyrox et le Kardégic. L’hypertrophie bénigne de la prostate est un bon modèle en terme de pathologie bénigne du vieillissement pour expliquer l’augmentation des dépenses de santé. En 2005 en France, 10 millions d’hommes ont plus de 50 ans et 31% ont des troubles urinaires évidents, voire sévères. 1,1 millions seulement sont traités médicalement et 72 000 opérés. Le vieillissement prévisible et l’augmentation des hommes en âge de présenter des troubles mictionnels augurent mal d’économie en terme de traitement médical, sauf à découvrir le traitement préventif de la dégénérescence prostatique liée à l’âge. Peut-on revenir sur les prescriptions médicales, alors que le marché représente un chiffre d’affaires annuel de 250 millions d’euros pour 400 millions de comprimés et que le nombre de patients à traiter va augmenter. ?En conséquence, parallèlement au développement des génériques, l’Assurance maladie souhaite favoriser la prescription des médicaments au plus faible coût, à efficacité comparable et un nouveau « plan médicament » (600 millions d’euros d’économie) est proposé. En fait, la France doit accepter que pour maintenir la qualité des soins au niveau où elle est, quelles que soient les mesures justifiées d’économie, les dépenses de santé ne pourront que s’accroître. Et ce ne sont pas les tentatives infructueuses passées des différents ministres de santé en terme de réduction des dépenses qui contrediront ces prévisions.