Intérêt de la recherche du ganglion sentinelle dans la prise en charge du mélanome malin à l’aide d’une technique radio-isotopique. À propos de 91 malades.
CUILLERET J
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TIFFET O
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CAMBAZARD F
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GENTIL PERRET A
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PERROT JL
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PREVOT N
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SEGUIN P
Seance of wednesday 29 november 2000 (CHIRURGIE RADIO-GUIDEE)
Abstract
L’objectif de cette étude était d’évaluer l’intérêt de la détection du ganglion sentinelle à l’aide d’une lympho-scintigraphie dynamique puis d’un geste opératoire radio-guidé. De janvier 1998 à septembre 2000, 91 malades porteurs d’un mélanome malin (MM) de stade I ont été inclus dans cette étude prospective. Les MM étaient répartis de la façon suivante : membres supérieurs (n=18), membres inférieurs (n=38), tronc (n=16), tête et cou (n=17), autres (n=2). L’indice de Breslow médian était de 1,8 mm. Une lympho-scintigraphie était réalisée, après injection intra-dermique de sulfure de Rhénium sous forme colloïdale marqué au technétium 99M puis en peropératoire, une sonde de détection aidait à la recherche du ganglion sentinelle. Quatre vingt onze malades ont été évalués, il y a eu un échec de la scintigraphie. Un ganglion sentinelle a été trouvé chez 90 patients (sensibilité = 99 %). Le nombre moyen de ganglions sentinelles détectés par malade était de 1,5. Le ganglion sentinelle était indemne de métastases chez 78 patients (86 %), 5 patients ont eu une récidive (6,4 %). La spécificité de la méthode est donc de 93,6 %. Douze malades avaient un envahissement métastatique du ganglion sentinelle (13,3 %). Un curage thérapeutique a été réalisé chez 11 patients (un cas de refus), dans 5 cas (45,5%), seul le ganglion sentinelle était envahi. Chez 6 patients, il existait d’autres ganglions envahis lors du curage ganglionnaire. Le suivi de ces patients a montré une évolution métastatique chez 5 des 12 patients (41 %). Cette étude démontre qu’un ganglion sentinelle peut être identifié dans pratiquement tous les cas chez des malades porteurs d’un MM de stade I et que les malades porteurs d’un ganglion sentinelle métastatique ont un taux de récidive au moins 6 fois supérieur. La technique de détection du ganglion sentinelle permettant une indication individuelle et non plus statistique du curage ganglionnaire nous paraît préférable à une attitude de surveillance clinique simple, n’indiquant un curage ganglionnaire qu’en cas d’apparition d’anénopathie.