L’allotransplantation du visage
Seance of wednesday 22 february 2017 (CHIRURGIE RECONSTRUCTRICE DE LA TÈTE ET DU COU)
Abstract
Faut-il s’étonner qu’en plus de dix années il y ait eu officiellement réalisées moins d’une quarantaine d’allotransplantations de tissu composite au niveau du visage ? Et quelles leçons peut-on tirer de cette décennie d’apprentissage ?Le débat d’ordre éthique, celui suscité en 2004 par l’avis 82 du Comité Consultatif National d’Ethique s’est déplacé : l’allotransplantation de tissu composite met a priori en jeu le pronostic vital du sujet qui la reçoit. On comptabilise 5 décès dans cette série de patients. Cette dimension, non seulement liée aux conséquences des traitements immunosuppresseurs doit être prise en compte. Ceci explique peut-être cela.La quatrième dimension, celle du temps, intervient à deux niveaux :- Le comportement dans leur vieillissement des tissus transplantatés par rapport aux tissus environnants ;- Le risque de rejet chronique, a priori et à tort initialement écarté.La durée de vie moyenne d’un organe transplanté étant de 15 années, doit donc être évoquée la question de la retransplantation.Sans renier l’heureuse rupture que fut la première greffe de visage, autant par l’espérance qu’elle portait en elle que par sa portée herméneutique, nos efforts doivent désormais tendre à aller au-delà, et sauf à s’affranchir de notre identité immunitaire, à s’investir dans ce qu’il est convenu d’appeler la chirurgie régénératrice.