Le Rein « autoconstruit »
Seance of wednesday 12 october 2011 (SEANCE COMMUNE AVEC L’ACADEMIE NATIONALE DE MEDECINE : LES ORGANES AUTO-CONSTRUITS REMPLACERONT-ILS LA TRANSPLANTATION D’ORGANES ?)
Abstract
Le rein est un des organes les plus difficiles à reconstruire à cause de la complexité de sa structure et de l'hétérogénéité morphologique et fonctionnelle des cellules qui le constituent.Comme pour les autres organes, les recherches se sont focalisées sur :- les matrices servant de support à la recellularisation : synthétiques, biodégradables ou biologiques. Les matrices extracellulaires sont les plus prometteuses. Des reins de souris, rats porcs ou encore de primates ont pu être décellularisés permettant d'obtenir une structure extracellulaire « vascularisée » servant de support à la recellularisation.- la source de cellules à utiliser pour reconstituer le parenchyme : cellules souches embryonnaires, cellules souches progénitrices, cellules souches adultes issues de la moelle osseuse ou du parenchyme rénal lui même. Le néphron se développe à partir des effets d'induction réciproques du bourgeon urétéral et du blastème métanéphrogène qu'il est possible de reproduire in vitro. Ces travaux laissent espérer la possibilité de « fabriquer » un rein à partir de cellules autologues en vue de la transplantation tout en répondant à la pénurie d’organes et à la toxicité des agents immunosuppresseurs. En attendant, d’autres recherches sur le rein « bioartificiel » associent au système conventionnel de filtration du rein artificiel, un bioréacteur contenant des cellules rénales épithéliales dérivées de tubules rénaux humains. Elles conservent leur fonction de réabsorption, métabolique et endocrinologique. Les reins bioartificiels font l’objet d’essais cliniques.Intervenant : E. RONDEAU (Paris), Néphrologue, Chef de service à l’Hôpital Tenon