Innovation organisationnelle. Partage de gros matériels
Seance of wednesday 30 january 2019 (Innovations en urologie)
Abstract
Dans les années 1980 l'apparition de la lithotripsie extra corporelle bouleverse la prise en charge de la lithiase urinaire. Cette méthode peu agressive vient remplacer une chirurgie souvent délabrante, en particulier en cas de reprises, fréquentes dans la maladie lithiasique.Mais ce matériel est très coûteux, t rès encombrant et sa mise à disposition est soumise à une autorisation préalable administrative. Le matériel n'est donc installé que dans quelques CHU et dans un ou deux établissements privés, avec pour conséquence la réalisation de la LEC par une équipe urologique quand toutes les autres prises en charge, avant et après cette LEC sont faites par une autre équipe et des surcoûts liés aux déplacements des patients.Face à cette situation de « déserts technologiques•, des urologues se sont mobilisés à partir de 1985 pour réfléchir, puis créer une structure capable de mettre à la disposition du plusgrand nombre un lithotripteur qui va d'établissement en établissement.Le CNOM est consulté pour se voir confirmer que cette organisation n'est pas assimilable à de la « médecine foraine•, qui, elle, est interdite.En raison du régime de l'autorisation préalable pour les équipements lourds, renouvelable tous les 7 ans, une demande est faite et un accord tacite est obtenu, puis retiré abusivement parla Ministre de la Santé, décision ensuite annulée par le tribunal administratif de Pau, ville du siège social de la structure , qui est un GIE d'établissements privés. Les hôpitaux peuvent enutiliser les services par contrat. Cette structure novatrice et originale fonctionne depuis plus de 30 ans.Les Lithotripteurs sont installés dans les établissements de 8H à 17h30, 250 jours par an. Aucune journée n'est annulée, quelques-unes sont reportées par an.Avant l'arrivée de l'urétéroscopie souple, 10 à 12000 LEC sont assurées. 2 et jusqu'à 6 lithotriteurs sont utilisés. Ils sont renouvelés tous les 5 ans par le Conseil d'administration de ce GIE composé exclusivement d'urologues. 150 à 200 établissements sont desservis.Ce principe de mise à disposition partagée de matériels pour des traitements programmés est ensuite retenu pour la diffusion de différents lasers pour le traitement de l'adénome de laprostate et la destruction des lithiases. A des problèmes très concrets d'accessibilité à du matériel, la mobilité représente une solution sûre, efficace et la moins coûteuse tant pour les entreprises que pour la sécurité sociale.