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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Les thérapeutiques anti-angiogéniques dans le cancer du rein métastatique.

RIXE O | BUTHIAU D | BLOCH J | MERIC JB | NIZRI D | GRAPIN JP | KHAYAT D

Seance of wednesday 12 october 2005 (UROLOGIE : CANCER DU REIN. PRISE EN CHARGE ACTUELLE ET FUTURE)

Abstract

Le cancer du rein est responsable encore aujourd’hui du décès de plus de 3500 personnes par an en France, en raison de son évolution à un stade métastatique. Jusqu’à il y a quelques mois, les traitements médicaux de ces formes avancées avaient démontré une efficacité très modérée au prix d’une toxicité lourde. Ces traitements incluaient les cytokines comme l’INTERLEUKINE-2 et l’INTERFERON. Aucune chimiothérapie cyto-toxique n’a démontré une efficacité dans cette maladie. Depuis quelques années, de nouvelles stratégies ciblées ont émergé, s’appuyant sur 30 ans de recherche fondamentale. Les essais cliniques ont abouti ces derniers mois à des résultats cliniques inégalés. C’est le cas des thérapeutiques anti-angiogéniques ciblant le VEGF et son récepteur. Ainsi l’anticorps monoclonal anti-VEGF, l’AVASTIN, a été le premier à démontrer un intérêt sur la survie sans récidive. Des thérapeutiques ciblant le récepteur au VEGF de type I et de type II inhibant leur activité fonctionnelle tyrosine-kinase ont été testées. Nous rapportons ici une étude de phase 2 menée conjointement aux Etats-Unis et à la Pitié-Salpêtrière ayant inclus 52 patients. Les taux de réponses sont très élevés (47 % de réponse objective). Au-delà des réponses conventionnelles (volumétriques, définies par les critères RECIST) des études dynamiques de mesures des flux de perfusion tumorale ont été adossées à cette étude. La perfusion tumorale déterminée par scanner a permis chez des patients non répondeurs de montrer un effondrement du flux vasculaire. Ceci s’accompagne d’un bénéfice clinique majeur. La toxicité de ce médicament, l’AG-013736, est faible, exposant à une hypertension artérielle, une asthénie et quelques diarrhées. Ces résultats cliniques ouvrent des perspectives nouvelles dans le traitement du cancer du rein à un stade métastatique. Des questions restent ouvertes sur la recherche de facteurs prédictifs de réponse à ces traitements, sur la combinaison de ces thérapeutiques anti-angiogéniques ou de leur utilisation à un stade plus précoce, en adjuvant.