Fr | En
The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Impact des variantes histologiques des tumeurs de vessie sur le protocole de chimiothérapie et l’immunothérapie.

COMPERAT E

Seance of wednesday 12 december 2018 (Chirurgie urologique : prise en charge actuelle des tumeurs de vessie)

Abstract

Depuis quelques années, une attention toute particulière a été portée sur les variantes histologiques du cancer de la vessie. En effet, il a été montré que ces différents sous-types histologiques avaient des survies différentes. De plus, les données moléculaires et les classifications qui en ont découlées, ont montré que ces différentes variantes (aussi bien histologiques que moléculaires) réagissaient de façon inégale et aléatoire aux différents protocoles de chimiothérapie et d’immunothérapie (1, 2). La nouvelle classification OMS 2016 des tumeurs vésicales a identifié et reconnu certaines variantes histologiques, nécessitant pour le pathologiste de bien les identifier pour mieux classifier les tumeurs, permettant d’aboutir à des cohortes de patients plus homogènes, avec en ligne de mire une meilleure évaluation de la survie et du pronostic. Par exemple, le carcinome à cellules en bague à châton, avant classé dans le groupe des adénocarcinomes, a été déplacé et inclus dans celui des carcinomes plasmocytoïdes et indifférenciés, pour en souligner toute son agressivité (3).Nous savons aujourd’hui, grâce à la recherche clinique, que certaines de ces variantes histologiques ne réagissent pas à la BCG-thérapie, comme le carcinome micropapillaire tant qu’il n’infiltre pas le muscle détrusor, mais 10% d’entre eux ont une surexpression (en cas de stade pT2-4) de la protéine HER2, ce qui pourrait influencer et avoir un impact dans la prise en charge thérapeutique (4). Les classifications moléculaires ont aussi montré que certains carcinomes du groupe « squamous cell carcinoma-like » (proches du carcinome épidermoïde) et des carcinomes à différenciation neuronale (proches du carcinome neuroendocrine) réagissent très bien à la chimiothérapie néoadjuvante, même s’ils ont une survie moins bonne que les autres carcinomes urothéliaux (5-8). De plus, les carcinomes de type « luminal infiltrated » qui ressemblent aux carcinomes urothéliaux plus classiques, semblent bien répondre à la chimiothérapie (9). Malheureusement, il existe encore de nombreuses questions et inconnues non résolues, néanmoins il apparaît évident que ces variantes histologiques et moléculaires jouent un rôle clef dans le traitement et qu’ils nécessitent une prise en charge thérapeutique différente.