Gangrène cutanée des organes génitaux externes. Réflexions à propos de 44 cas.
AZAM P
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BRISSIAUD JC
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COLLET F
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LOUIS C
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PARET B
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SAINTON T
Seance of wednesday 24 june 1998 (SEANCE COMMUNE AVEC L'ECOLE D'APPLICATION DU SERVICE DE SANTE DES ARMEES)
Abstract
Les auteurs rapportent 44 cas de gangrène cutanée des organes génitaux externes observés en 4 ans à l'Hôpital Principal de Dakar. Dix cas sont des formes primitives comprenant de probables maladies de Fournier, 34 cas sont secondaires à une pathologie essentiellement uro-génitale. Les patients, tous de race noire, ont en moyenne 60 ans, 22 ont des lésions localisées aux organes génitaux externes, 22 des lésions étendues à l'hypogastre ou au périnée. Treize malades ont bénéficié d'un suivi bactériologique prospectif séquentiel où les principaux germes retrouvés sont des Cocci Gram +, Bacille Gram - et anaérobies. Le traitement médical, outre la réanimation et une oxygénothérapie hyperbare pour certains a comporté pour tous une triple antibiothérapie associant Pénicilline G, Gentamycine, Metronidazole. Le traitement chirurgical à la phase aiguë a consisté en : mise à plat , débridement, parage, drainage, 36 dérivations urinaires, 5 colostomies ; des gestes de chirurgie réparatrice à la phase de restauration. La mortalité est de 30 % dans les formes secondaires, 40 % dans les formes primitives. Les auteurs tentent de clarifier les imprécisions nosologiques de cette pathologie en individualisant dans les formes primitives la maladie de Fournier et les interrogations qu'elle suscite encore en 1998 au plan étiopathogénique. Le traitement chirurgical doit éradiquer toute la nécrose par des gestes itératifs adaptés, associés à des soins locaux essentiels. L'oxygénothérapie hyperbare n'a pas fait la preuve de son efficacité dans cette série. Cette pathologie, bien que rare, mérite d'être mieux connue car un traitement médico-chirurgical très précoce et bien codifié est seul capable d'atténuer la gravité exceptionnelle du pronostic.