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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Principes de damage control chirurgical thoracique et vasculaire

BONNET S | GRAND B | HORNEZ E | BODDAERT G | MLYNSKI A | BRIDE TM | AGUIR S

Seance of wednesday 14 september 2016 (Blessés par armes de guerre et par explosions. Principes de chirurgie de guerre applicable à des blessés lors d’attentat. Recommandations de l’École du Val-de-Grâce SÉANCE ANNUELLE COMMUNE AVEC LE SERVICE DE SANTÉ DES ARMÉES)

Abstract

Le concept de Damage Control chirurgical a été introduit dans les années 90 et a pour objectif d'éviter la triade létale, associant coagulopathie-acidose-hypothermie, et l'épuisement physiologique du patient conduisant à son décès. La séquence s’articule en 3 temps : chirurgie de contrôle lésionnel, restauration physiologique, chirurgie de réparation définitive. C’est au cours du premier temps que sont réalisés les gestes de Damage Control chirurgical à proprement parlé. Les gestes réalisés sont temporaires voire sommaires et visent essentiellement à réaliser l’hémostase, l’aérostase, la coprostase, sans refermer le patient de manière définitive. La philosophie est de privilégier la physiologie, l’homéostasie, au détriment d’une réparation anatomique exhaustive, ad integrum, pouvant être délétère chez des patients à charge traumatique élevée. Concernant la chirurgie thoracique, les gestes temporaires sont restreints et l'objectif principal est de limiter la durée opératoire qui ne doit pas excéder 60 minutes. La séquence est simple : réaliser un abord large du thorax, lever une tamponnade péricardique, contrôler une hémorragie cardiaque, réaliser un massage cardiaque interne, clamper l’aorte thoracique descendante, contrôler les lésions pulmonaire et les autres hémorragies intrathoraciques, fermer le thorax de manière temporaire. Les seuls gestes temporaires sont le clampage du hile pulmonaire, éventuellement par une manoeuvre de twist, et le packing thoracique afin de contrôler une hémorragie pariétale ou parenchymateuse. Concernant la chirurgie vasculaire, le rationnel est double, réaliser l'hémostase et, le cas échéant, revasculariser. Etant acté que tout geste réparation vasculaire complexe s'inscrit dans un durée non compatible avec une stratégie de damage control, 3 gestes sont décrits : l'amputation, la ligature, la mise en place d'un shunt vasculaire temporaire. Dans ce dernier cas, la séquence est, là encore, simple et s'inscrit dans une durée inférieure à 60 minutes : réaliser un contrôle vasculaire d'amont et d'aval, réaliser un abord anatomique large de la zone lésionnelle, effectuer un parage vasculaire en zone saine, réaliser un thrombectomie d'amont et d'aval, insérer un shunt vasculaire temporaire adapté et le solidariser, réaliser des aponévromies de décharge, ne pas fermer la plaie.