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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Patients âgés porteurs d’un cancer colique : colectomie coelioscopique ou par voie ouverte ? Essai randomisé national de phase III CELL

MANCEAU G

Seance of wednesday 02 march 2016 (SÉANCE COMMUNE AVEC LA FÉDÉRATION DE RECHERCHE EN CHIRURGIE (FRENCH) : de la structuration au dynamisme)

Abstract

Introduction : Le cancer du côlon est une pathologie du sujet âgé. Plus de 65% des patients pris en charge actuellement pour ce type de cancer ont plus de 75 ans. La voie d’abord recommandée pour la chirurgie du cancer colique est la cœlioscopie. Plusieurs études de phase III ont démontré qu’à résultats oncologiques identiques, la cœlioscopie améliorait les résultats postopératoires. Cependant dans ces études, l’âge médian des malades inclus ne dépassait pas 71 ans. Ainsi, l’intérêt de l’approche cœlioscopique chez les sujets âgés n’a pas été clairement évalué, et en pratique clinique, il semble que cette voie d’abord soit sous-utilisée dans cette population.Design de l’étude : Il s’agit d’un essai de phase III, national, multicentrique, randomisé, de supériorité. Après réalisation d’une évaluation gériatrique standardisée, les patients de plus de 75 ans seront répartis au hasard dans l’un des deux bras de traitement. Cette randomisation sera effectuée par minimisation sur plusieurs critères de stratification: centre, localisation de la tumeur colique (côlon droit vs. côlon gauche), tumeur métastatique et âge (75-85 vs. >85 ans).Critère de jugement principal : Morbidité globale postopératoire définie comme toute complication survenant dans les 30 jours suivant l’intervention. Analyse statistique : Après analyse de la littérature et avec comme hypothèse que la cœlioscopie permettrait de diminuer la morbidité globale postopératoire de 35 à 20% par rapport à la voie ouverte, 276 patients devront être inclus au total (risque ? bilatéral de 5% et puissance de 80%).Conclusion : Si notre étude confirme la supériorité de la cœlioscopie, elle permettrait d’améliorer la prise en charge chirurgicale de cette population qui représentera la très grande majorité des patients traités pour un cancer du côlon dans les années à venir.Commentateur : Stéphane BENOIST (Paris)