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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Intérêt des cultures d'épiderme autologue dans le traitement des brûlés très graves.

AINAUD P | CARSIN H | LAMBERT F | LE BEVER H | LE COADOU LAKHEL A | RIVES JM | STEPHANAZZI J

Seance of wednesday 20 may 1998 (SEANCE COMMUNE AVEC LA SOCIETE FRANCAISE D'ETUDE ET DE TRAITEMENT DES BRULES)

Abstract

La découverte d'une technique de culture de Kératinocytes sur une couche nourricière de fibroblastes par Green et Rheinwald en 1975 et les premières applications cliniques qui ont suivi ont fait naître un très grand espoir dans la thérapeutique des brûlés graves. Cet espoir a été par la suite tempéré par des publications qui décrivaient la méthode comme chère, peu fiable et d'intérêt limité. Le Centre de traitement des brûlés de l'HIA Percy utilise depuis 1991 les services d'un industriel qui développe en laboratoire les cellules prélevées sur les brûlés très graves. De janvier 1991 à décembre 1996, 30 patients ont ainsi bénéficié de telles cultures. Il s'agissait de 7 enfants et 23 adultes (âge moyen 29 ans, de 2,5 à 70 ans) qui présentaient des brûlures sur 78 % de leur surface corporelle (de 51 à 95%) et 65 % de 3 ème degré (de 20 à 92 %) ; 27 d'entre eux étaient victimes d'inhalation de fumées, 3 étaient polytraumatisés. La surface moyenne greffée par autogreffes conventionnelles était de 28 ±12 %, celle recouverte par les cultures de 37± 16,5 % soit 210 greffons par patient. Le taux d'épidermisation à l'ablation des gazes supports étaient de 69 % (de 25 à 95 %). Trois malades sont décédés au 67e, 81e et 90e jour d'évolution. La durée d'hospitalisation a été de 114 ±30 jours et le prix de revient d'un cm 2 de culture posé à 89 F. Le maintien en vie de tels patients nécessite une parfaite maîtrise de la réanimation et de l'infection ; la charge de travail représentée par les soins à ces patients limite le nombre de malades greffables simultanément dans le même service. Si les cicatrices obtenues sont fragiles et rétractiles en raison de l'immaturité du derme et de la membrane dermo-épidermique, il n'en reste pas moins que cette technique est salvatrice et promise à de nouveaux développements.