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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Ingénierie tissulaire et réparation osseuse faciale de l'enfant: problème ou solution ?

CORRE P

Seance of wednesday 17 february 2016 (CHIRURGIE MAXILLO-FACIALE ET PLASTIQUE FACIALE : la chirurgie de remplacement au cours de la croissance)

Abstract

La fente labio-palatine représente la malformation congénitale la plus fréquente puisqu’elle touche environ 1 nouveau-né sur 700. Une greffe osseuse maxillaire est généralement nécessaire à partir de 6 ans pour favoriser la dentition et la croissance faciale. Les sites de prélèvements osseux sont souvent situés à distance de la face et peuvent occasionner une morbidité accrue et des complications. Depuis une vingtaine d’années, médecins et chercheurs tentent de remplacer le prélèvement d’os autologue par le recours aux biomatériaux. Cependant, utilisés seuls en un terrain défavorable (milieu contaminé, perte de substance large) les substituts osseux ne permettent généralement pas d’induire une formation osseuse suffisante à leur contact. L’ingénierie tissulaire osseuse consiste à associer au biomatériau des cellules ostéoprogénitrices et/ou des facteurs de croissance afin d’augmenter ses capacités ostéoformatrices. Le développement constant de nouveaux matériaux, et les innovations dans les procédés d’association avec les cellules et facteurs de croissance offrent une multitude de combinaisons possibles aux chercheurs, mais génère une certaine confusion chez les cliniciens au moment de faire des choix thérapeutiques pour leurs jeunes patients. Il existe pourtant des moyens simples d’évaluation de ces innovations. Avant d’envisager le transfert d’une méthode d’ingénierie tissulaire en clinique, le clinicien doit répondre à des questions essentielles portant sur l’innocuité du produit innovant, son efficacité et sa reproductibilité par rapport à la technique de référence (ou en cas d’équivalence d’efficacité, de son gain en terme de morbidité), sa facilité et son délai de mise en œuvre au regard des contraintes règlementaires, et son coût. Commentateur : Dominique GOGA (Tours)