Orientations thérapeutiques modernes dans le traitement des lésions traumatiques médullaires récentes
CHAZAL J | SAKKA L
Seance of wednesday 26 november 2014 (INNOVATIONS EN CHIRURGIE DU RACHIS)
Abstract
La moelle épinière est la partie la plus fragile du système nerveux central. Elle est protégée par un contenant, la colonne vertébrale, qui peut devenir agressif en cas de traumatisme.Les voies et les centres sensitifs et moteurs, pour la vie relationnelle et la vie intérieure, sont concentrés dans un cordon de 1,5 cm de diamètre. La physiopathologie des lésions traumatiques repose sur des mécanismes complexes interférents et évolutifs, d’où une extrême disparité des moyens thérapeutiques potentiels, offrant chacun une fenêtre d’action spécifique. L’approche chirurgicale est parfaitement codifiée, avec une recommandation de haut niveau de certitude, l’intervention décompressive et réparatrice précoce (dans les six à huit premières heures post-traumatiques) de la colonne vertébrale. Le taux de récupération post-chirurgicale reste cependant faible et la chirurgie doit être complétée de deux types d’approches :1) Les approches pharmacologiques ou moléculaires, modulant la réaction inflammatoire, apportant des facteurs de croissance, ou bloquant les inhibiteurs endogènes.La neuroprotection a pour objectif de limiter les dommages cellulaires liés aux lésions secondaires par l’utilisation d’agents anti-apoptotiques, par les inhibiteurs de l’excitotoxicité et de l’inflammation.La neurorégénération, pour faciliter l’axonogenèse et la synaptogenèse, fait appel au blocage des inhibiteurs associés à la myéline, et à la cicatrice gliale, et utilise les facteurs de croissance.2) Les approches cellulaires avec des thérapies visant à restituer les neurones et les oligodendrocytes détruits, soit par le remplacement direct des cellules perdues, soit en rendant favorable le milieu cellulaire pour la reconstitution des réseaux neuronaux.Une autre approche thérapeutique est la création d’interfaces système nerveux central/machine, et l’utilisation de neuroprothèses dont la technologie est en constante progression, le résultat attendu étant celui de la restauration de la fonction motrice. Des recherches sont également menées sur les pontages de la lésion médullaire par des prothèses capables de reproduire la fonction de conduction neuronale, type microfibre optique. L’expérimentation animale donne des résultats prometteurs. Leur transfert chez l’homme est pour le moment décevant.