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The e-mémoires of the Académie Nationale de Chirurgie

Cancers du Poumons et techniques Interventionnelles

PALUSSIERE J | BUY X | FONCK M | CHOMY F

Seance of wednesday 18 june 2014 (THÉRAPEUTIQUES INTERVENTIONNELLES EN CANCÉROLOGIE)

Abstract

La thermo-ablation tumorale percutanée consiste à détruire une tumeur par des modifications de température (chaud ou froid) sous le guidage et le contrôle de l’imagerie. La radiofréquence (RF) est la technique la plus répandue, et la plus évaluée, elle est efficace à condition d’en respecter les limites : tumeurs inférieures à 4 cm, pas de contact vasculaire. Le développement des micro-ondes devrait permettre d’améliorer la destruction thermique des tumeurs de plus de 4 cm. La cryothérapie à l’inverse des précédentes détruit les cellules en les congelant. Ce que permettent ces techniques peu invasives c’est de traiter des tumeurs tout en épargnant le parenchyme non tumoral. C’est un atout essentiel pour la prise en charge des carcinomes bronchiques non à petites cellules, chez des patients fragiles, insuffisants respiratoires ou contrindiqués pour la chirurgie en raison de multiples comorbidités. Les métastases sont aussi traitées de cette façon. Il est admis qu’en réséquant les métastases hépatiques des cancers colo-rectaux, la chirurgie prolonge nettement la survie et guérit certains patients. Mais seulement 30% des patients atteints d’un cancer colorectal métastatique hépatique, peuvent être pris en charge chirurgicalement. La thermo-ablation percutanée ou peropératoire a permis d’élargir les propositions thérapeutiques et d’accroître les situations dans lesquelles un traitement de toutes les métastases est effectué. Traiter localement des métastases est un enjeu pour ces patients, appliqué à d’autres sites comme les métastases pulmonaires. Comme énoncé plus haut l’épargne parenchymateuse, ainsi que la faible morbidité de ces techniques, permettent assez facilement de traiter les patients à plusieurs reprises, ce qui est parfois nécessaire lors de maladies métastatiques lentement évolutives (maladie oligométastatique) ou chronicisées par la chimiothérapie. Cette approche, complémentaire à la chirurgie et aux traitements médicaux, suscite de nombreux espoirs. Elle soulève aussi de nombreuses questions concernant : - l’impact de ces traitements sur l’amélioration du contrôle local, sur la survie globale et sans progression, - leur place dans la stratégie thérapeutique (en particulier sur les modalités d’association à la chimiothérapie),- la population cible (évolutivité de la maladie, nombre et sites des métastases….).Discussant : Arlette COLCHEN-PERSON (Paris Foch)